Le 8 mars dernier AXA Prévoyance & Patrimoine a organisé sa première matinée dédiée aux femmes – chefs d’entreprises. Un geste, certes, commercial, mais qui en dit beaucoup sur la place de plus en plus significative de femmes dans le monde économique d’aujourd’hui.
La matinée était remplie de présentations utiles et de débats intéressants sur la place des femmes dans la société, la longévité de la population et de ses conséquences sur nos vies et la société dans l’ensemble. Tout cela était complété par des échanges entre les participantes.
Le plus étonnant est que cette matinée agréable a été imaginée par un homme, l’un des responsables d’AXA. Bon point pour la France, où, comme dans la majorité des pays de l’Europe de l’Ouest, le huit mars, la « journée internationale des femmes » n’est pas perçue comme une journée festive, mais plutôt comme un attribut politique.
La journée du huit mars a une toute autre signification dans les pays de l’Europe de l’Est et en Russie, où ce jour est célébré comme une référence à la féminité, au printemps, à la beauté, où chaque femme est comblée de cadeaux et de signes d’attention. Tout cela est uniquement parce qu’elle est une Femme, quelles que soient ses mensurations, sa coiffure et la couleur de ses yeux. Pendant cette journée toutes les rues sont décorées, les vendeurs de fleurs sont partout : vous avez l’impression de vous retrouver dans un jardin d’Eden printanier, alors que les rues des villes sont souvent encoure couvertes par la neige…
Cette matinée dédiée aux femmes par AXA, faisait penser que l’esprit festif et positif aurait dû être partout, son prolongement aurait dû se reverser dans les rues… Néanmoins, Paris était inchangé, rempli de passants pressés et peu souriants dans des foules parisiennes écrasés par le ciel gris…
Les contrastes de cette journée représentent bien la réalité de la société française, avec des tentatives, toujours peu concluantes, de la parité réelle homme-femme, et du respect mutuel indispensable pour ce type de parité. De plusieurs points de vue la position des femmes dans le monde professionnel français est assez archaïque. En partie cela est dû aux retards de la législation française : en Russie le droit de vote et la parité homme-femme sont venus tout de suite après la révolution d’octobre 1917. En France il fallait attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale, pour que les législateurs décident, que suite aux efforts de guerre les femmes ont bien mérité ces mêmes droits. Décision qui est arrivée bien après que les femmes aient commencé à voter dans les pays comme la Mongolie, l’Equateur, l’Albanie ou la Turquie. Il est possible, qu’en partie ce retard des mentalités dans la considération des femmes dans la société soit dû au fait que la France, contrairement à beaucoup d’autres pays, n’a jamais été gouvernée par une reine. Les français ont moins l’habitude que leurs voisins européens de voir une femme dans la fonction de gouvernance.
Ce retard est très dommageable pour toute la société française, notamment de point de vue purement économique. D’après Michael J. SILVERSTEIN & Kate SAYRE de Boston Consulting Group, si nous considérons les femmes en tant que marché, nous obtiendrons une opportunité plus grande que celle de la Chine et d’Inde réunies. Les femmes contrôlent environ $ 26 trillions de dépenses de consommation. Leurs revenus avoisinent $17 trillions par an. Alors, pourquoi nos sociétés sont toujours aussi médiocres en répondant à leurs attentes ?
