Envie d’une belle vague de croissance entrepreneuriale

Imaginez : en pleine chaleur estivale vous êtes au milieu d’une grande ville. Je parie qu’à un instant pareil vous rêvez d’être au bord de la mer, vous rêvez d’une belle vague…

Maintenant, vous êtes au milieu d’une récession économique qui dure déjà depuis quelques années. De quoi rêvez-vous ? – De l’air frais de reprise économique, d’une belle vague de croissance…

Nous entendons souvent : « il faut instaurer la confiance des ménages pour que la consommation, et, donc, l’économie repart ». C’est vrai et faux à la fois. Pour repartir, l’économie doit être stimulée, mais pas en imprimant de l’argent, comme le font actuellement les banques centrales de certains pays, ni en décrétant qu’à partir d’aujourd’hui toute entreprise doit se développer et embaucher de nouveaux salariés. Le besoin de consommation peut être créé – ce que font des génies de l’entrepreneuriat.

Est-ce qu’il y a une dizaine d’années vous pensiez avoir besoin d’un iPod, iPhone et autres iQuelquechose ? Absolument pas. Le génie d’Apple était de prendre les technologies utilisées dans les produits existant (lecteur MP3, téléphone mobile) et de les présenter sous la forme qui a donné l’envie, qui a créé le besoin d’avoir ce produit. Est-ce que vous ressentiez le besoin d’utiliser Facebook avant qu’il soit créé ? Peu probable. La majorité de la population mondiale n’avait aucune idée de ce qu’était un réseau social, même si les technologies Web 2.0 existaient déjà depuis un certain temps.

Le vrai entrepreneur de talent est capable de prendre une innovation technologique et de la ramener vers les consommateurs sous forme d’un produit ou d’un service dont tout le monde, comme par miracle, commence à avoir besoin.

De plus, les dernières recherches démontrent que ce talent entrepreneurial peut être détecté dès le plus jeune âge, comme tant d’autres talents.

Tout notre système d’éducation est basé sur les tests. Malheureusement, la majeure partie d’entre eux ne reflète pas toujours votre connaissance d’une telle ou telle matière, mais plutôt votre aptitude à passer tel ou tel type d’examens. Alors qu’il est tout à fait possible de tester diverses aptitudes chez un être humain, notamment, ses aptitudes entrepreneuriales, personne en France ne le fait.

Fort heureusement, la majorité des grandes écoles possède aujourd’hui des chaires entrepreneuriales, le phénomène qui continue à se propager. Toutefois, les personnes douées pour l’entrepreneuriat n’arrivent pas toujours jusqu’à une grande école. Souvent leur manière de penser n’est pas structurée pour avoir la mention « très bien » au BAC, mais pour trouver des solutions optimales à tout un tas de problèmes du quotidien.

Et pourtant, les attributs intellectuels de l’entrepreneuriat peuvent être testés et détectés aussi bien que le niveau de la maitrise d’une langue étrangère ou les performances sportives lors d’une compétition. Et, pour bien détecter les entrepreneurs à haut potentiel, il faut faire ces tests dès le niveau du collège.

Actuellement Gallup est en train de mener des études auprès des élèves des collèges et des lycées américains, concernant les capacités entrepreneuriales des jeunes.

D’après les premiers résultats, seulement 3 personnes parmi 1000 ont un génie entrepreneurial de type Marc Zuckerberg ou Jeff Bezos. Ce sont les personnes brillantes qui ne sentent pas de limites dans ce qu’ils / elles peuvent construire. Faisons un calcul rapide : la France compte 5,442 mlns. de collégiens et de lycéens, ce qui nous donne 16 266 Xavier Niels potentiels. Avec plus de 16 000 nouvelles sociétés d’envergure d’Iliade  la France enfin pourrait devenir le numéro 1 mondial dans le domaine des nouvelles technologies !

En élargissant la base de recherche au-delà des talents d’exception, Gallup a trouvé que 5 élèves sur 100 ont des capacités pour créer une petite / moyenne entreprise et pour la développer jusqu’à une Entreprise de Taille Moyenne (ETI), dont l’économie française a tant besoin. Cela signifie que parmi les lycéens et les collégiens français, ils existent 271 000 personnes aptes à le faire. Le fait le plus formidable est que ce talent entrepreneurial ne dépend ni de sexe (les filles et les garçons présentent les mêmes résultats) ni d’origine ethnique.

Ces découvertes font tourner la tête face aux opportunités qui s’ouvrent, et j’attends avec impatience la publication des résultats complets de cette étude. La question est : que va-t-on faire avec ces résultats ? Je pense que les américains et les autres chinois (en son temps) vont lancer une campagne nationale et modifier (au niveau local) leurs programmes d’éducation. Il est très probable qu’il ne se passera rien de semblable en Europe et en France…

Crédit photo – Wikimedia

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Jesse LEBLANC

Jesse LEBLANC est un entrepreneur, consultant et coach des entreprises, des entrepreneurs et des investisseurs de tout âge et de toute situation économique. Il...

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