En mars 2023, Eurostat a publié des données sur l’activité des consommateurs couvrant toute la période du mois de janvier. On y découvre que l’Europe de l’Ouest a connu une forte baisse d’activité tandis que celle de l’Europe de l’Est est en forte augmentation. Une question se pose alors : Quelles raisons font que l’Europe de l’Est se développe, et combien de temps cette tendance pourrait durer ?
Notons que c’est un phénomène très intéressant. L’exemple d’une information récente en provenance de la BBC souligne parfaitement le sujet. Lors d’une rencontre avec des financiers à la City de Londres, le chef du parti travailliste, qui est susceptible de gagner les élections et de devenir le prochain premier ministre, a annoncé que si les tendances économiques actuelles persistaient de la sorte, alors le niveau de vie en Grande-Bretagne pourrait être inférieur à celui de la Pologne d’ici 2030, ainsi qu’à celui de la Roumanie d’ici 2040. Certains Britanniques pourraient donc être jaloux de la prospérité de l’Europe de l’Est, qui semble bénéficier du contexte actuel de conflit militaire qui frappe l’Europe.
Les réfugiés appartenant à la partie aisée de la classe moyenne ukrainienne se sont installés en Pologne. Ces réfugiés apportent avec eux des capitaux et dépensent cet argent, contribuant ainsi à la création de richesse une fois installés dans des pays comme la Pologne. Bien que certains réfugiés puissent bénéficier d’allocations et d’aides diverses de la part du gouvernement, la plupart d’entre eux soutiennent l’économie locale en y dépensant leur propre argent.
De plus, certaines usines héritées de l’époque soviétique, capables de fabriquer des munitions et du matériel militaire, ont été reprises dans les pays d’Europe de l’Est, favorisant ainsi le financement de la campagne militaire par les États-Unis dans cette région du globe – plutôt que le financement de l’Europe de l’Ouest.
La question cruciale est de savoir combien de temps les réfugiés auront suffisamment d’argent pour soutenir l’économie de l’Europe de l’Est. Par exemple, en cas de crise bancaire hypothétique aux États-Unis, l’Europe de l’Est pourra-t-elle toujours compter sur des financements américains pour maintenir sa croissance, comme c’est le cas notamment pour la Pologne et la Roumanie ?
Par ailleurs, et bien que Eurostat ait annoncé une croissance positive en Europe de l’Est, la croissance économique globale de l’Europe dans son ensemble est presque nulle. Cela soulève des questions quant à la manière dont la baisse de l’activité de consommation en Europe occidentale (par exemple, une chute de 7 % dans les pays du Benelux et de 6 % en Allemagne) peut coexister avec une augmentation annoncée du PIB de la zone euro de 1,5 % à 2 % lors de l’année précédente.
En 2021, la zone euro affichait un petit excédent commercial de 40 milliards d’euros, mais ce chiffre a basculé en un déficit commercial de près de 500 milliards d’euros en 2022. Eurostat a officiellement signalé une baisse de l’activité de consommation de 6% en Europe occidentale ainsi qu’un déficit commercial important. En parallèle, il a également annoncé une croissance du PIB.
En résumé, les données montrent une croissance économique positive en Europe de l’Est, tandis que l’Europe de l’Ouest connaît un déclin de l’activité de consommation. Les raisons précises de cette tendance et sa durabilité future restent à analyser. Les chiffres économiques contradictoires suscitent également des interrogations sur la fiabilité des statistiques européennes…
