Étude des perspectives de transformation de la société – Partie 3 : Rôle des élites

Au cours de l’été 2017, en collaboration avec nos partenaires, nous avons mené une étude concernant les tendances du marché du travail et plus généralement les perspectives de transformation de la société. La partie précédente de l’analyse de cette étude se trouve ici.

Question 3 : D’après vous, quel est le rôle des élites de la société actuelle ?

En analysant les réponses à cette question nous avons bien vu en pratique qu’une question inexacte génère des réponses du même type. Car en lisant cette question certaines personnes pensaient à la vocation des élites, au rôle qu’elles devraient jouer dans la société actuelle, d’autres se référaient au rôle que les élites jouent effectivement aujourd’hui, quelle que soit leur vocation.

Dans les deux cas, les réponses à cette double question ont été assez similaires pour toutes les générations : la majorité des personnes fondent beaucoup d’espoirs, pour l’avenir, sur la vocation des élites, mais nombreux sont ceux qui sont déçus par leur rôle actuel dans la société.

Génération Y

Pour les personnes ayant entre 18 et 31 ans, la vocation des élites est :

  • « Guides de pensée mais devrait également être exemplaires car influencer », ou encore
  • « Montrer l’exemple, même si ce n’est pas le cas », ou plus nuancé
  • « Cela dépend de chaque individu bien sûr, certains ne veulent que conserver un statu quo qui leur est favorable, d’autres essaient d’apporter de vrais changements et notamment plus de justice sociale. Pas assez de cette dernière catégorie malheureusement, au vu de la lenteur des changements ! »

En ce qui concerne le rôle actuel des élites, certains représentants de la génération Y remarquent que « les élites prennent des décisions leur profitant ou profitant à leur entourage direct. Ces décisions peuvent être géopolitiques, économiques et culturelles. En quelque sorte, les élites s’assurent que tout marche bien pour elles. »

Génération X

Le souhait d’avoir des élites qui mènent vers l’avant le reste de la société est très prononcé parmi les représentants de la génération X. La vocation des élites dans le monde d’aujourd’hui est définie comme :

  • « Montrer le chemin pour redresser le pays et être exemplaire »,
  • « Guider, aider, faire avancer le reste de la société »,
  • « Animer les autres, les faire aller vers le haut »,
  • « Imaginer, concevoir, inspirer une vision du monde et de la société de demain, et trouver des leviers de transformation pacifiques mais efficaces »,
  • « Proposer une vision »,
  • « Transmettre un savoir, une direction incontestable et objective »,
  • « Donner l’exemple et lutter pour une égalité des chances »,
  • « Être des meneurs »,
  • « Exemplarité, rôle modèle »,
  • « Personne capable de donner une direction »,
  • « Définir une vision future des enjeux de société et trouver les moyens d’avancer dans un environnement en perpétuelle évolution »,
  • « Le rôle des élites : partager leurs expériences en devenant auteur, formateur, coach, conférencier, mentor, tuteur »,
  • « Ouvrir le chemin, montrer la voie dans leurs domaines respectifs. Lead. Chercher l’intérêt général, pour le long terme »,
  • « Assurer une bonne qualité de vie et le développement durable de leurs communautés »,
  • « Dans chacun de leurs domaines, ils permettent à notre société et à notre savoir de grandir. Les élites scientifiques pour aller toujours plus loin en science et technologies ; les élites politiques pour résoudre des crises ; les élites en finance-économie… »

Bien entendu, nombreuses étaient les personnes qui dans leurs réponses comparaient la vocation des élites (ce qu’elles devraient être) et leur rôle réel dans la société d’aujourd’hui :

  • « Leur rôle devrait être de montrer la voie dans leur domaine d’expertise. D’être des savants au service de la collectivité. Mais aujourd’hui les élites forment plutôt une caste qui oublie ceux qui n’en font pas partie »,
  • « Piloter les choix qui nous concernent, sauvegarder la société civile, éviter l’oligarchie. Devrait faire. Pas forcément ce qu’ils font actuellement »,
  • « Ce qu’elles sont : préoccupées par la sauvegarde de leurs intérêts. Ce qu’elles devraient faire : montrer la voie »,
  • « Rôle ou vocation ? – Si rôle : je l’aperçois plutôt comme négatif en ce moment. Les élites ne font pas suffisamment leur travail dans la société d’aujourd’hui afin de la rendre meilleure pour la plus grande partie de l’humanité possible – ce qui est leur vocation. »

Et puis, il y avait ceux qui étaient clairement déçus par le rôle joué par les élites dans la société actuelle :

  • « Profiteurs »,
  • « Le maintien de l’ordre établi envers et contre tout/tous »,
  • « Loin de la réalité »,
  • « Utiliser leur position pour leur profit personnel. – Ce sont désormais les communautés, les activistes et les hackeurs au sens large qui font avancer la société ».

Plusieurs personnes ont clairement refusé aux élites un rôle quelconque dans la société :

  • « Aucun rôle, la société change et ce sont des gens normaux qui contribuent à ce changement »,
  • « Il m’est difficile de voir le rôle des élites de la société actuelle »,
  • « Influence silencieuse que j’ai du mal à évaluer en termes d’impact » ou encore
  • « Ne sais pas ».

Génération Baby-boomers

La génération des baby-boomers, de la hauteur de leur expérience de vie, était, encore une fois, la plus critique vis-à-vis des élites de la société actuelle. Près de la moitié des personnes ayant répondu ont des opinions peu flatteuses comme :

  • « L’Apparence »,
  • « Le lavage des cerveaux »,
  • « Définir/capter des tendances plutôt à court terme sans beaucoup de profondeur »,
  • « L’Élite d’aujourd’hui ne pense qu’à elle, se regarde dans le miroir. Nous vivons dans une société égoïste »,
  • « Ils pensent pour les autres. Mieux, évidemment ! Tendent à ne jamais remettre en cause leurs certitudes puisque leur parcours démontre qu’ils sont bien-pensants. Ils sont victimes du biais d’autosuffisance dans leurs mécanismes de prise de décision et souvent à l’origine de catastrophes majeures (cf. Tversky et Kahneman, Heuristics and biases, 1974) ».

Une autre moitié des baby-boomers semble accorder une chance aux élites, en définissant leur rôle dans le sens de « vocation » comme :

  • « Être capables de faire bouger les lignes »,
  • « Être une force de proposition dans son domaine (économique, culturel, politique ou autre) pour faire évoluer la société ou son entourage immédiat ou étendu, être innovant »,
  • « Élever le niveau »,
  • « Diriger les structures politiques, économiques, ou encore culturelles de la société actuelle »,
  • « Guider les autres, Think tank, amener à réfléchir pour agir sagement et dans l’intérêt du groupe »,
  • « Leaders charismatiques fédérateurs des énergies et des ressources pour le bien-être de tous les citoyens ».

La suite de l’analyse de cette étude se trouve ici. ( ???)

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Lara STANLEY écrit les analyses centrées essentiellement sur les sujets de l’économie, la finance et la société. Ayant travaillé dans les domaines de développement,...

Caroline DORVEAUX

Après avoir fait ses études supérieures dans une prestigieuse université britannique, Caroline DORVEAUX se concentre sur les analyses de tendances économiques et technologiques en...

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Franz CONRAD est un amateur des arts et de la culture. Il est également passionné par l’histoire en essayant de comprendre le mystère de...

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