Le « pouvoir d’achat » iranien et l’équilibre mondial

Depuis fin décembre une vague de manifestations s’est propagée en Iran. Les pouvoirs publics se sont mobilisés afin de calmer les troubles. Les médias internationaux essayent de donner des explications à ce soulèvement soudain de la population, en proposant des hypothèses diverses et variées qui se résument essentiellement au pouvoir d’achat. Certes, il est toujours plus simple de réduire tous les maux à ceux du ventre. Néanmoins, la question qui reste est la suivante : pourquoi, après tant d’efforts des derniers gouvernements iraniens, après l’accord sur le nucléaire et une plus grande ouverture du pays à la communauté internationale, les problèmes économiques restent suffisamment profonds pour provoquer le soulèvement de la population ? Car, on sait très bien que les besoins du ventre ne définissent pas tout dans la vie des gens…

Les causes de ces manifestations sont-elles réellement économiques ? Que se passe-t-il en Iran ? – D’une part, rien de spécial ne se passe en Iran. D’autre part, ces derniers événements sont importants pour la compréhension des orientations que va prendre le monde de demain.

Tout d’abord, il est impossible de saisir les derniers évènements en Iran si nous ne ‎comprenons pas la place prévue pour l’Iran au niveau de la gouvernance globale. Or il est positionné comme le pays où le futur centre alternatif de concentration de la gouvernance euro-asiatique devrait être déplacé. La branche euro-atlantique de la gouvernance mondiale se déplace en Chine et la branche euro-asiatique se déplace en Iran. Si nous ne comprenons pas cela, si la politique globale ne rentre pas dans la sphère de nos compétences, alors nous ne comprendrons jamais les derniers événements en Iran.

Pour leur meilleure compréhension il est également utile de regarder au nord, nord-est de ce pays. Certains « savants de la géopolitique » répètent fréquemment : « Vous pensez que Poutine a résolu des problèmes en Syrie ? – Non, il a juste eu de la chance. Ce sont les autres qui ont tout fait, alors qu’il n’avait qu’à venir cueillir les fruits mûrs et être là pour la photo. De quel succès en Crimée parlez-vous ? Il a juste eu de la chance et il l’a saisi. » Or, contrairement à ce type de remarques, chacun de ces événements était le fruit d’un calcul méticuleux, une sorte de passage entre Charybde et Scylla.

Rappelons à nos lecteurs que les événements qui ont commencé en Ukraine il y a quelques années avaient pour but d’arracher la Crimée à l’Ukraine et la transférer sous la gouvernance des États-Unis. Cette forme de gouvernance de la péninsule devait être ‎transitoire avant le transfert de la Crimée sous la gouvernance unifiée de la « Nouvelle Route de la Soie » par la Chine.

La politique c’est l’art du possible. Ainsi, nous avons le fait que l’on n’ait pas laissé les États-Unis arracher la Crimée et y installer l’occupation américaine. De la même manière nous avons également le fait qu’ainsi était détruit le plan de la création par la Chine de la « Nouvelle Route de la Soie » traversant la Crimée. Cette dernière situation à son tour a rendu la Chine dépendante des décisions de la Russie par rapport à la création de cette « nouvelle Route de la Soie ». – Tout cela est le travail comparable à la haute joaillerie de la gouvernance globale. Ce travail a été effectué par la Russie et, plus particulièrement, par son Président. Cette œuvre de joaillerie a été créée avec une telle précision que la Russie a pu atteindre un double objectif. D’une part, elle a pu éviter la guerre vers laquelle on l’a poussée suite au coup d’Etat en Ukraine. D’autre part, la Crimée est revenue sous la gouvernance russe et non pas sous la gouvernance des États-Unis et ensuite de la Chine, comme il était planifié.

‎En tournant leurs regards vers la Syrie, certains posent la question : « Et qu’est-ce qu’il y a de spécial? Les russes ont juste envoyé des troupes dans un autre pays, et c’est tout. Les États-Unis le font tout le temps ». Alors, il y a une question légitime : « Que font les États-Unis en Syrie ? Comment est réglementée leur présence, par quelle législation internationale ? » La Russie y a envoyé ses troupes car le gouvernement de la Syrie l’a demandé. Et pourquoi les États-Unis y sont-ils allés ? – Ils y sont allés en suivant la loi du plus fort : ils y ont leurs intérêts et ils y sont venus.

Rappelons-nous à quel moment Bachar al-Assad a demandé la Russie de déployer ses forces armées en Syrie. C’était au moment où il était à quelques jours, voire même quelques heures de suivre le destin de Mouammar Kadhafi. Il n’avait plus aucun autre choix. Sa résistance de quatre ans aux forces d’IGIL a épuisé toutes ses ressources. En septembre 2015, les combats se déroulaient déjà dans Damas. C’était la situation où Assad n’avait plus rien à perdre, et alors il a demandé de l’aide à la Russie.

Et la Russie alors, aurait-elle des pulsions suicidaires pour intervenir militairement dans cette région? Imaginez la situation de l’époque : toute la distribution des forces dans la région a déjà été définie. Toutes les parties faisaient déjà leurs calculs : après la chute du gouvernement syrien un tel va recevoir tels dividendes, un autre recevra de tels dividendes etc. ; les centres de gouvernance seront par ici et par là, tout va être partagé comme ceci, et ensuite on va avoir tels et tels scénarios.

Or la chute de la Syrie contredisait les intérêts de la Russie, car elle aurait entrainé une vague des migrants qui aurait balayé les pays de l’Asie Centrale et qui se serait répandue sur le territoire russe. Cela aurait amené une guerre civile massive en Russie. C’est pour cette raison que la Russie avait besoin d’arrêter les terroristes assez loin de ses frontières.

Nous vivons dans un monde globalisé, ainsi une autre question surgit immédiatement : la Russie peut-elle mener une gouvernance indépendante ? N’aurait-elle pas besoin de coordonner ses actions avec les autres acteurs majeurs de la scène internationale ? En envoyant ses troupes en Syrie n’aurait-elle pas empiété sur les intérêts de quelqu’un ? Or, si elle a mis le pied sur le territoire des intérêts de quelqu’un en envoyant ses forces armées en Syrie, elle devrait en assumer les conséquences. L’une des conséquences que nous avons pu observer, par exemple, était l’introduction de toute une série de sanctions contre la Russie.

Néanmoins, et assez soudainement, au milieu de cette situation fragile, la Russie ‎a envoyé ses forces armées en Syrie, et elle a réussi à renverser la situation qui semblait être sans espoir. Lorsque nous regardons les réactions à ces évènements à travers le monde, nous voyons qu’il n’y avait pas d’opposition sérieuse à ce que la Russie introduise ses forces en Syrie. Bien sûr, il y avait différents bruits et fausses polémiques, des sifflements et grésillements. Beaucoup attendaient également que, comme en Afghanistan, les russes vont s’enfoncer, perdre beaucoup de forces et se retirer de là-bas. Toutefois il n’y avait pas d’opposition ou de contre-mesures considérables organisées en ce qui concerne la Russie ou son économie. Par conséquence, cela signifie que les russes sont entrés en Syrie en suivant l’accord avec ceux qui effectuent la gouvernance supranationale, ceux qui ont pu bloquer les velléités potentielles contre la Russie.

En quoi le déploiement des forces armées russes correspondait-il aux intérêts des élites globales? – La confrontation entre les élites locales américaines et les élites globales déjà à l’époque, en 2015, était particulièrement sévère aux États-Unis Le début de la campagne présidentielle a démontré que les élites locales, qui poussaient Clinton comme leur candidate, étaient prêtes à tout pour défendre leurs intérêts. Ce qui est encore plus intéressant, ce qu’en entrant avec leur politique extérieure des États-Unis dans le champ d’action de la politique globale, elles commençaient, potentiellement, à jouer contre les intérêts des élites globales.

Les États-Unis ont créé un instrument de pression internationale, nommé IGIL. D’après le scénario global, cette armée irrégulière des États-Unis était sensée d’assurer l’implémentation de la gouvernance de l’Iran sur la zone dominée par l’islâm. De quelle manière ? – Il a été planifié que l’Iran allait vaincre IGIL. Mais avant cela IGIL était sensé de détruire toutes les institutions de tous les pays de la région, et ceux de la Syrie parmi les premiers. Iran, en vainqueur d’IGIL, devait le pousser vers les frontières de la région. En reculant, les terroristes étaient censés de balayer les républiques de l’Asie Centrale et d’amener une guerre civile sur le territoire de la Russie. C’était le plan des élites globales en général.

Les élites locales américaines, ne comprenant pas ces projets, jouaient jusqu’au bout dans la création d’IGIL en tant que force de terrorisme international. Comme résultat, lors de conflit en Syrie, l’armée iranienne a dû faire face à la résistance réelle de la part d’IGIL, qui n’était pas discutée au préalable. Et l’armée iranienne, ou, plus précisément le GRI (Corps des Gardiens de la Révolution Islamique), a commencé à subir les défaites. Pour que vous compreniez mieux la signification de ce fait, sachez que le GRI est organisé par analogie avec la SS hitlérienne. Même leur système des grades correspond à celui de la SS et non pas à celui d’une armée régulière. Donc, d’après le scénario initial, le GRI était parti pour combattre IGIL, mais n’y ait pas parvenu. D’après les différentes sources il y avait perdu environs 15 généraux pour arriver aux résultats insignifiants. La situation en septembre 2015 était telle qu’un jour ou l’autre Assad devait se rendre, et l’Iran devait se retirer sans rien. Ainsi ce dernier était dans la position de ne jamais se réaliser en tant que centre de concentration de la gouvernance.

Qui pouvait résoudre ce problème ? Poutine en était le seul à pouvoir le faire. Et il a proposé de le faire, parce que la Russie avait besoin d’exterminer IGIL la bas, en Syrie, avant qu’il n’arrive sur le territoire russe. Alors, les élites globales lui ont fait signe : « D’accord, exterminez-le ».

Il faut noter que les capacités de l’armée iranienne ne sont pas fameuses, ce qui a démontré la guerre de huit ans entre l’Iran et l’Irak. Afin que l’Iran puisse se réaliser comme le centre de concentration de la gouvernance, l’Occident, avec les mains des États-Unis et leur coalition, a éliminé Saddam Hussein et liquidé son armée. L’Iran voyait bien tous ces accords, tous ces efforts de le cultiver en tant que centre de concentration du pouvoir, surtout lors de la présidence d’Ahmadinejad. Toutes les forces ont été concentrées sur cet objectif.

Et soudainement, au milieu de ces efforts, l’élite locale américaine annonce : « Non, l’Amérique est au-dessus de tout. L’Amérique a ses propres intérêts. Nous ne voulons pas agir dans les intérêts de l’Iran. Nous allons conquérir la totalité du monde arabe. Nous avons nos propres intérêts dans cette région.  » C’est pour ces raisons qu’IGIL a commencé à se battre avec les troupes iraniennes « pour de vrai » en non pas en faisant semblant, comme dans un jeu d’enfants. IGIL comprenait que ni le Hezbollah, ni l’armée syrienne, ni l’armée iranienne n’avaient pas de ressources suffisantes pour les vaincre. Il fallait une ressource extérieure. La Russie était la seule à avoir une telle ressource.

Quel pouvait-être le raisonnement des élites globales ? Probablement : « Nous nous rappelons l’expérience de l’armée soviétique lors de la guerre en Afghanistan. Vous allez y entrer et vous allez perdre. » Or Poutine a réussi à transformer toute la campagne syrienne en opération conceptuellement différente de ce qui a eu lieu en Afghanistan. Ainsi, la position initiale prise par les élites globales et par l’Iran, qui leur semblait être gagnante, s’est transformée en position perdante. Grace à ses victoires syriennes la Russie est devenue le centre de concentration du pouvoir en Asie Centrale et au Moyen-Orient. Maintenant il faut parler différemment avec Poutine. Or les iraniens n’y sont pas prêts.

Rappelez-vous qu’au cours de l’année 2016 des choses étranges se sont produits : tantôt l’Iran prêtait les aérodromes pour les avions militaires russes, qui ainsi pouvaient plus efficacement bombarder IGIL en Syrie, tantôt il les refusait. Que se passait-il en réalité ?

‎En quelque sorte, les iraniens se sont positionnés par rapport aux russes en tant que partie indignée : « Pourquoi vous annoncez publiquement que vous menez les bombardements dans les zones de nos actions militaires ? Nous vous avons prêté les aérodromes pour que vous meniez les bombardements de forces d’IGIL opposées à l’armée iranienne, et pour qu’ensuite nous puissions les attaquer, les vaincre et annoncer : « Regardez comme nous sommes forts! » Or vous déclarez que vous avez mené l’attaque aérienne et qu’il ne nous reste qu’à nettoyer le territoire. Ce n’est pas bien…  »

Dans les « jeux d’influence » qui se sont déroulés dans la région, la force de Poutine résidait dans le fait qu’il avait comme partenaires les élites globales. Donc, les susceptibilités iraniennes ne rentraient pas tellement dans la considération.

Quelle était la suite ? L’Iran est chargé de devenir le centre de concentration de la gouvernance et, en le comprenant, il a commencé à devenir un peu prétentieux.

Par exemple, pendant des années l’Iran ne parvenait pas à établir de dialogue avec la Turquie. La Russie a organisé ce dialogue, et l’Iran, en croyant que tout lui est maintenant permis, a commencé à prendre des positions sur la gouvernance de la région qui ne répondaient pas aux intérêts globaux.

Par ailleurs, il se trouvait en position où il n’était pas en mesure d’assurer la stabilité de la situation, la Russie était la seule à le pouvoir. Pourtant l’Iran a commencé à demander que la Russie lui cède ses positions. C’était un peu exagéré: déjà, pendant les actions militaires en Syrie les forces iraniennes ne déclenchaient pas d’attaques tant que les avions russes n’ont pas menés les bombardements. Au cours de la dernière étape d’élimination des troupes d’IGIL les iraniens ont complètement arrêté toutes les actions militaires sur le terrain, en attendant que l’armée syrienne fasse tout le travail. Les rôles des forces militaires russes et iraniennes ont été très différents.

Malgré cela les iraniens ont commencé à se croire vainqueurs à qui tout est permis, et ont commencé à imposer leurs intérêts locaux dans les accords internationaux globaux. A cet instant il fallait les corriger. Alors la « correction » a été faite fin décembre 2017 avec cette « mini-révolution de couleur », qui n’avait aucun centre de gouvernance, qui n’avait pas de leaders et qui a été gérée entièrement de l’extérieur de l’Iran. Ainsi, on leur a montré : « Vous croyez que vous êtes assis confortablement dans la stabilité ? Détrompez-vous, nous pouvons initier absolument toute manifestation, tout trouble, tout processus sur tout sujet. »

Par exemple, parmi les causes déclarées des manifestations de fin décembre, on mentionnait une hausse des prix des œufs. Or, il faut savoir que les œufs ne font pas partie de la nourriture quotidienne des iraniens, ils ne font pas partie de la base de la cuisine locale. Néanmoins, certaines manifestations ont eu lieu parce que le prix des œufs a augmenté. C’est comme si toute le France sortait dans les rues pour protester contre la hausse des prix de tapioca. Alors ? Qui gouverne quoi ?

On a indiqué aux iraniens leur place, en offrant également la possibilité d’étendre le feu des conflits internes, et en indiquant clairement qu’ils n’avaient pas le droit de transgresser les accords globaux. Ils n’avaient non plus le droit d’ennuyer la Russie avec leurs ultimatums, ou de miser sur les forces anti-Poutiniennes.

Parmi les éléments « étranges » de fin décembre il y avait également l’arrestation soudaine de l’ancien Président iranien Ahmadinejad. C’était surprenant, car il est l’un des acteurs de la politique globale, il maintient de bonnes relations avec l’ayatollah. Néanmoins, tout est relatif.

Pourquoi Ahmadinejad a participé à ces troubles anti-gouvernementaux et a même fait une intervention publique pendant l’une des manifestations ? Il est clair, qu’on va le libérer, comme c’était déjà le cas en 2016, lors de la dernière campagne présidentielle iranienne. Comment les évènements se sont déroulés à l’époque ? ‎Ayatollah Khomeiny a convoqué Ahmadinejad et lui a dit quelque chose comme : « Il semblerait que tu as annoncé que tu veux présenter ta candidature aux élections présidentielles ? Retire-la. » – Une discussion très calme, suite à laquelle Ahmadinejad a retiré sa candidature. Mais ensuite il s’est probablement dit: « J’ai donné ma parole, alors je vais la reprendre « . Ainsi il est devenu à nouveau candidat aux élections présidentielles. C’est à ce moment qu’on l’avait emprisonné, après quoi il a définitivement tout compris.

La réalité est que comme tout homme politique il n’agit pas tout seul. Ahmadinejad n’est pas le Maître indépendant. Il y a des groupements claniques et corporatifs qui le soutiennent et qui souhaitent qu’il défende leurs intérêts. Imaginez ce qui s’est passé lorsqu’il est revenu après le rendez-vous avec Ayatollah et lorsqu’il a annoncé : « J’ai donné ma parole ». Les groupements qui se trouvent derrière lui devaient lui répondre quelque chose comme : « Pour qui te prends-tu pour donner ta parole sans nous le demander ? Vas et soumets à nouveau ta candidature aux présidentielles « . C’est alors qu’il soit redevenu candidat aux présidentielles, et qu’il ait été arrêté, afin de montrer clairement aux clans le soutenant quoi, comment et pourquoi.

Que se passe-t-il il en ce moment en Russie ? – La campagne présidentielle. Parmi les hauts dignitaires qui aspirent à ce poste il y a l’ancien président du pays, Dmitry Medvedev. Derrière lui il y a certaines forces, certains groupements, il n’est pas tout seul. La dernière arrestation d’Ahmadinejad est un clin d’œil d’élites globales aux forces internes russes : « Pensez-vous que vous êtes inatteignables? Vous pouvez avancer les pions que vous voulez, tourner des choses dans tous les sens – on est capable de mettre n’importe qui derrière les barreaux. »

En effet, regardez les derniers accidents de parcours des « grandes pointures » russes. Où se trouve en ce moment l’oligarque Kerimov? Toujours derrière les barreaux en France, où il a été arrêté en novembre 2011. Et que se passe-t-il avec un autre oligarque, Prokhorov? – Ses capitaux internationaux sont gelés. Cela peut arriver aux autres, surtout qu’ils passent beaucoup de temps en Occident, ce qui facilite la tâche aux élites globales et évite à Poutine de se salir les mains. Pour la partie de l’oligarchie russe qui n’a pas appris la leçon, on démontre maintenant à travers l’exemple de l’Iran que tout peut‎ très mal se passer.

En revenant à l’analyse de la situation iranienne on peut se poser la question : « Pourquoi ont-ils décidé que les troubles et manifestations soient gérées de l’extérieur du pays ? » – Parce que 74% de twittes en soutien des actions anti-gouvernementales étaient lancés de l’extérieur du pays. On dit qu’ils provenaient d’Israël, des États-Unis, de l’Arabie Saoudite. On ne sait pas exactement d’où, car même John Kerry, l’ancien Secrétaire d’Etat américain, a dit dans son twitte : « Nous n’avons aucune idée de ce qui se passe actuellement en Iran.  » C’est étrange, car, il fréquente les cercles d’élite locale américaine et doit, normalement, détenir ce type d’information. Or, il affirme de ne pas savoir qui a initié ces troubles en Iran et où cela mène.

Pendant ce temps-là, en Iran, tout a été organisé de sorte qu’on pouvait comprendre que cette « mini-révolution de couleur » ne durera pas. Elle devait s’éteindre rapidement, car elle n’avait pas de leaders, pas de revendications unifiées, pas d’organisation réelle. Mais ce que l’on a indiqué à l’Iran c’était : « Vous ne pourrez pas, avec seules vos ressources internes, établir la gouvernance régionale. Nous gouvernons toujours de l’extérieur, du niveau supranational. Nous faisons ce que nous voulons. Même une nouvelle révolution du 1979, si nécessaire. » On leur a fait comprendre : « Calmez-vous. Actuellement il ne faut pas mettre la pression sur la Russie. Maintenant vous devez soutenir Poutine si vous voulez vous réaliser comme centre de concentration de la gouvernance. Car d’abord il doit résoudre les problèmes en Asie Centrale et au Moyen-Orient. Alors, ne soyez pas pressés, asseyez-vous. »

Voici le sens des derniers troubles en Iran. On peut le comprendre uniquement de point de vue de la politique globale, du niveau de la compréhension du pouvoir conceptuel et idéologique. Si vous passez votre temps à jouer dans un bac à sable nommé « la géopolitique », vous continuerez à poser des questions du type : « Et que se passe-t-il ?  » « Et comment cela est arrivé ?  » Alors, ayez une vision globale du monde, afin d’éviter de marcher sur les œufs.

Source d’image : Wikipédia

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