Startup : tout est la question de définitions

Il y a des mots qui attirent, des mots que l’on utilise à tort et à raison. De temps à autre j’aime bien m’arrêter et prendre du recul : de quoi parlons-nous ?

Prenons, par exemple, le mot « startup ». A quoi vous fait-il penser ?

En consultant Wikipédia, l’on trouve :

En français : « La startup est une jeune entreprise à fort potentiel de croissance et qui fait la plupart du temps l’objet de levée de fonds. …. Elle est en phase plus ou moins longue de développement d’un produit, de test d’une idée, de validation d’une technologie ou d’un modèle économique… le risque d’échec est décuplé par rapport à des entreprises traditionnelles. »

Et en anglais : « A startup …  is a company, a partnership or temporary organization designed to search for a repeatable and scalable business model. These companies, generally newly created, are in a phase of development and research for market.”

L’erreur de la définition française est qu’elle parle d’une levée des fonds et de différences avec “des entreprises traditionnelles”. Or, d’une part, une startup peut se développer sans lever les fonds. D’autre part, après avoir passé quelques étapes de son développement, elle devient une entreprise traditionnelle. C’est le but, d’ailleurs.

Pour résumer : une startup est une entreprise à haut potentiel de développement, en phase de lancement ou au début de son développement, qui cherche à établir un business modèle robuste et capable de servir à son développement/expansion.

Récemment j’ai vu passer  l’invitation à un évènement parisien, « Paris Founders Event ». Sur leur site les annonceurs donnent la définition de ce qui n’est pas une « startup » : « Consulting firm? Not a startup. Digital agency? Not a startup. ». Ensuite ils stipulent que “a startup is a product-centric company that can scale to global proportions without dependence on human capital”.

Les propos qui m’ont paru un peu déplacés, voire incorrects…

Une société de conseil peut tout à fait être une « startup » et devenir « centrée sur un produit ». Prenez, par exemple, Liferay. Lorsque j’ai discuté avec l’un de ses fondateurs, il insistait fièrement que lui et ses associés ont démarré en tant que cabinet de conseil, ce qui leur a permis d’éviter de lever des fonds et de diluer le capital ; et ce qui ne les a pas empêché de croitre organiquement et rapidement, tout en développant leur gamme actuelle des produits.

En revenant vers les critères de « Founders event » : dans le monde moderne, avez-vous déjà vu une société qui puisse se développer sans dépendre du capital humain ? Même la fabrication des chaises en demande un peu. Et puis, j’ai regardé les profils des organisateurs et beaucoup de choses sont devenues claires …

Source photo : BBC

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Jesse LEBLANC

Jesse LEBLANC est un entrepreneur, consultant et coach des entreprises, des entrepreneurs et des investisseurs de tout âge et de toute situation économique. Il...

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